Bourg-en-Bresse à pied : coulisses de l’entretien des trottoirs et chemins piétons

En 2024, Bourg-en-Bresse recense près de 220 kilomètres de trottoirs et chemins piétons, dont 25% sont spécifiquement aménagés pour répondre à des usages variés : liaisons scolaires, promenades dans les parcs, accès aux équipements médicaux ou culturels (source : Ville de Bourg-en-Bresse, rapport voirie 2023). Cette diversité implique une adaptation constante des méthodes d’entretien.

• Les voies très fréquentées comme l’avenue Maginot ou le secteur de la gare SNCF reçoivent des interventions hebdomadaires.
• Les quartiers résidentiels, plus calmes, bénéficient d’un suivi mensuel ou trimestriel selon la densité piétonne.
• Des parcours « sensibles » sont désignés autour des établissements de santé, écoles et maisons de quartier.

L’enjeu ? Prévenir les accidents, maintenir une accessibilité sans faille pour les personnes à mobilité réduite, et garantir l’esthétique générale de la ville.

Contrairement aux idées reçues, l’entretien des trottoirs ne relève pas seulement des services techniques de la mairie. Plusieurs partenaires sont mobilisés :

• Service Voirie de la Ville : Responsable de la planification, de l’état des lieux et des chantiers d’entretien.
• Grand Bourg Agglomération : Intervient sur les axes communautaires (zones d’activités, espaces périurbains) et cofinance certains gros travaux.
• Entreprises spécialisées : Plusieurs sociétés locales interviennent sur délégation (désherbage thermique, pose d’enrobé, marquage au sol).
• Citoyens et associations : Depuis 2022, un dispositif participatif encourage les signalements via l’application TellMyCity (source : Le Progrès, 15/02/2023).

Ce maillage permet de traiter près de 1800 signalements/an en moyenne selon les chiffres municipaux.

Lutter contre le vieillissement et l’insalubrité

Le cycle d’entretien annuel repose sur plusieurs priorités :

• Réparation des fissures, trous et affaissements : 3 campagnes majeures par an par zone, avec un délai maximal de 10 jours pour les points sensibles (collèges, crèches).
• Désherbage et enlèvement de mousse : Après l’arrêt des produits phytosanitaires (loi Labbé 2017), la ville recourt au désherbage mécanique et à l’eau chaude. Résultat : plus de 80% des interventions sont aujourd’hui « zéro phyto » (source : Communiqué Mairie, 2023).
• Nettoyage régulier : Plus de 35 km sont balayés chaque semaine (balayeuses mécaniques + équipe à pied sur le centre ancien).
• Lutte contre les dépôts sauvages et déjections animales : Des campagnes de sensibilisation (panneaux "Mon Maître est respectable") ont baissé les amendes de 13% sur les zones ciblées en 2023.

Accessibilité et mise aux normes

77% des trottoirs principaux sont aujourd’hui accessibles aux fauteuils roulants (rampe, largeur, revêtement adapté). Un chiffre en constante progression, avec des priorités sur les abords des EHPAD, centres médicaux et transports (bus urbains TUB, lignes A & B notamment).

• Aires podotactiles pour les déficients visuels sur tous les passages piétons récents.
• Suppression progressive des "cassures" et obstacles (potelets, coffrets électriques mal placés).
• Test de nouveaux matériaux anti-dérapants quai de la Reyssouze, en 2023.

Chaque signalement ou anomalie détectée fait l’objet d’une évaluation à double niveau :

1. Vérification sur le terrain par une équipe mobile, sous 48h en centre-ville et sous une semaine en périphérie.
2. Programmation d’une intervention de maintenance légère (rebouchage, coupe d’arbre gênante), ou inscription à un futur chantier de réfection lourde (rénovation complète de surface et bordures).

La mairie applique la méthode du « parcours piéton prioritaire » : chaque année, 8 à 10 itinéraires stratégiques sont identifiés, puis intégrés dans le plan pluriannuel d’investissement (PPI), avec coordination des réseaux souterrains (eau/électricité) pour éviter de « casser le trottoir » inutilement, un sujet souvent cité par les riverains (réunion publique quartier Brou, décembre 2023).

Sur l’exercice 2023, l’enveloppe dédiée à la voirie piétonne s’est élevée à 1,2 million d’euros, dont 420 000 € pour la réfection profonde (source : Conseil municipal, avril 2023). Près de 24% du budget est absorbé par les interventions d’urgence (chutes, affaissements suite à intempéries).

Le défi réside dans l’augmentation du coût des matières premières (bitume, granit), mais aussi dans l’allongement de la saison d’entretien liée aux épisodes hivernaux plus précoces (salage, lutte contre le verglas).

• Printemps : Grande campagne de nettoyage après l’hiver, réparation des affaissements causés par le gel.
• Été : Désherbage intensif, remise en état des liaisons douces (chemins piétons vers Revermont et parcs urbains).
• Automne : Gestion de la chute de feuilles (près de 75 tonnes ramassées sur 3 mois, source : Service espaces verts, 2023), pose de matériaux anti-glisse.
• Hiver : Surveillance accrue, salage préventif (8 circuits piétons traités en priorité, voir Info Bourg n°267, janvier 2024).

• Liaison piétonne boulevard Voltaire : Entièrement refaite en 2022 avec un revêtement drainant, réduisant les flaques de 40% lors d’épisodes pluvieux intenses (source : Dossier voirie municipale).
• Parvis du centre hospitalier Fleyriat : Réfection de la bande podotactile et abaissement de 7 bordures pour les ambulances et fauteuils.
• Accès piéton à la gare Sud : Intégration de jardins de pluie pour capter les eaux lors des orages, dispositif salué par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée.

• Expérimentation d’enrobés issus de matériaux recyclés sur 400 mètres avenue Amédée Mercier, en partenariat avec le centre technique municipal et l’Ademe.
• Tests de signalétique lumineuse basse consommation sur trois traversées scolaires aves l’école Saint-Louis.
• Mise en place de bancs-relais tous les 200 mètres sur cinq axes seniors-friendly, identifiés en concertation avec l’association Retraite Active Bressane.

Impossible de parler entretien sans aborder l’implication des habitants. Avec plus de 400 signalements transmis par TellMyCity en 2023 (source : Ville de Bourg), les usagers deviennent des « yeux et oreilles » pour la collectivité. Des marches exploratoires sont aussi organisées avec des associations de personnes à mobilité réduite, dont les suggestions aboutissent parfois à des ajustements immédiats (déplacement de mobiliers urbains, petit rabotage de bordure).

Sur les chemins partagés, la ville tente aussi d’harmoniser les usages : rappel de la priorité piétonne sur certains axes, création de bandes différenciées (poussettes/vélos/piétons), expérimentation du lasciapassare piéton à proximité de la Gare…

L’entretien des trottoirs n’est jamais acquis ; il se construit, saison après saison, par la vigilance, l’écoute et l’adaptation. Bourg-en-Bresse se distingue par une approche de plus en plus inclusive et innovante : généralisation de l’accessibilité, nouveaux partenariats pour l’écologie urbaine, et participation croissante des citoyens. Malgré des moyens sous pression, la dynamique locale confirme que l’investissement dans des cheminements piétons sûrs, propres et agréables est central pour la vitalité de la ville.

La réflexion se poursuit sur l’extension des « quartiers zénith piéton » (quartiers apaisés le samedi), la lutte contre les îlots glissants en centre ancien, ou encore la végétalisation des abords de chemins. Pour les citadins d’aujourd’hui et de demain, ces efforts sont une promesse : garantir à tous, de 7 à 107 ans, le plaisir et la sécurité de (re)découvrir Bourg-en-Bresse à pied.